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Que faire à réception d’un commandement visant la clause résolutoire ? Comment le preneur peut-il se défendre lorsque le bailleur lui a adressé un commandement visant la clause résolutoire ?

ParEtienne CHEVALIER - Avocat en droit immobilier

Que faire à réception d’un commandement visant la clause résolutoire ? Comment le preneur peut-il se défendre lorsque le bailleur lui a adressé un commandement visant la clause résolutoire ?

Le bail commercial est la loi des parties.

Toute infraction aux dispositions du bail peut donner lieu à la délivrance d’un commandement visant la clause résolutoire.

Lorsqu’il s’agit d’infractions aux conditions d’occupation, le commandement doit être précédé d’une mise en demeure répondant à un formalisme particulier.

En présence de loyers impayés ou d’une infraction dénoncée par mise en demeure, le bailleur est autorisé à dénoncer à son preneur un commandement visant la clause résolutoire.

Ce commandement rappelle les mentions de la clause et produit ses effets à l’expiration d’un délai d’un mois.

Cela étant, à l’expiration du délai, le bail n’est pas automatiquement résilié et le preneur susceptible d’être expulsé, car le jeu de la clause doit être constaté par un juge.

En règle générale, le juge saisi est le juge des référés.

Pour s’opposer au commandement et au jeu de la clause résolutoire, le preneur a le choix de se défendre dans la procédure de référé pour justifier de sa position et éventuellement solliciter des délais de paiements si la délivrance du commandement est la conséquence de retard de paiement du loyer.

Le preneur peut également prendre l’initiative de contester le commandement en agissant devant le Tribunal de Grande Instance pour obtenir l’annulation du commandement.

Dans cette hypothèse, le preneur doit motiver sa demande et justifier de son bien-fondé.

Il faut signaler que les désordres affectant les lieux loués n’autorisent pas le preneur à suspendre le règlement du loyer et préalablement à l’arrêt du paiement, même si la faute du bailleur semble évidente, le preneur doit solliciter du juge l’autorisation soit de suspendre le paiement du loyer soit de consigner le montant de ce dernier.

Cette autorisation peut être sollicitée dans le cadre d’une procédure de référé et le cas échéant accompagnée d’une demande expertise des lieux loués afin de déterminer l’étendue des obligations du bailleur (et de sa faute).

La faute du bailleur est appréciée en fonction de dispositions du bail sachant que depuis la réforme dite Pinel, les obligations du bailleur sont plus étendues que par le passé puisque beaucoup d’obligations traditionnellement mises à la charge du preneur sont réservées par la loi au bailleur (notamment les obligations découlant de l’article 606 du Code civil), « le clos et le couvert » ex fuites dans le local.

Le preneur destinataire d’un commandement visant la clause résolutoire  doit impérativement prendre des initiatives soit en direction de son bailleur, soit en direction de la justice et ne pas laisser les choses en l’état.

Il faut préciser également que si le commandement est fondé exclusivement sur un retard de paiement, la déclaration de cessation des paiements et l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire suspendent immédiatement les effets de la clause résolutoire.

Dans cette hypothèse les loyers impayés font partie du passif et le preneur a pour seule obligation de payer à bonne date des loyers échus postérieurement au jugement d’ouverture.

À propos de l’auteur

Etienne CHEVALIER - Avocat en droit immobilier

Je conseille des professionnels de l'immobilier dans le cadre d'acquisition et de cession d'immeubles. J'accompagne également des clients particuliers désireux de se constituer un patrimoine solide, générateur de revenus réguliers grâce à des investissements ciblant des immeubles de rapport ou des supports destinés à être mis en valeur et exploités. Mon goût personnel et ma formation professionnelle m'ont conduit à développer une compétence particulière en matière de résolution amiable de situations litigieuses ou conflictuelles. J'interviens régulièrement à l'occasion de conflits entre associés ou entre indivisaires. Mes clients apprécient mon sens de l'organisation, mon implication dans les dossiers et la création d'une relation construite sur la confiance.